Comme la terre fait sortir ses germes
«Le souffle du Seigneur IHVH [est] sur moi,
parce que IHVH m'a oint.
Pour faire une heureuse annonce aux humbles, il m'a envoyé,
pour panser les brisés de cœur,
pour crier aux captifs : "Libération !"
et aux enchaînés : "Ouverture !",
pour crier : "Année-faveur pour IHVH !
Jour de vengeance pour notre Dieu !",
pour réconforter tous les endeuillés,
pour mettre aux endeuillés de Sion,
pour leur donner turban au lieu de cendre,
huile d'allégresse au lieu de deuil,
vêtement de louange au lieu de souffle affaibli,
et on leur criera : "Térébinthes de justice !
Plantation de IHVH pour s'en faire une splendeur !"
Ils rebâtiront les ruines-pour-toujours,
les désolations [infligées aux] ancêtres, ils les relèveront,
ils rénoveront les villes en ruine,
les désolations [qui allaient] d'âge en âge.
Se tiendront là des gens d'ailleurs
Et ils feront paître votre petit bétail,
des fils de l'étranger [seront] vos laboureurs et vos vignerons.
Et vous, vous serez criés : "Prêtres de IHVH !",
"Ministres de notre Dieu !" sera-t-il dit de vous.
Les richesses des nations vous mangerez
Et à leur gloire vous vous substituerez.
Au lieu de votre honte, le double, et [au lieu de] l'opprobre
ils exulteront pour leur part.
Aussi, sur leur terre, ils hériteront du double.
Pour eux il y aura joie-pour-toujours.
Oui, moi, IHVH, j'aime le droit,
je hais le pillage fait avec perfidie,
Je donnerai leur récompense avec fidélité
Et une alliance-pour-toujours je trancherai pour eux.
Leur semence sera connue parmi les nations,
et au milieu des peuples, ceux qui en sortent.
Tous ceux qui les verront les reconnaîtront :
Oui, eux, semence bénie de IHVH.
Je serai dans l'allégresse,
dans l'allégresse en IHVH.
Mon âme se réjouira en mon Dieu
car il m'a enveloppé des habits de salut,
du manteau de justice il m'a vêtu,
comme un époux fait le prêtre, en turban,
comme une mariée se pare de ses atours.
Oui, comme la terre fait sortir ses germes,
comme un jardin fait germer ses semences,
ainsi le Seigneur IHVH fera germer la justice
et la louange devant toutes les nations.»
La traduction du poème que nous avons sous les yeux ne peut évidemment pas rendre la sonorité propre de l'original. Elle a cherché cependant à rendre sensible ce qui peut paraître incohérent, étrange, bizarre. Lorsque nous abordons un passage qui relève de la poésie, il faut nous attendre à rencontrer une façon de s'exprimer qui déroute. Cette traduction n'a pas cherché à diminuer ce caractère propre à un texte poétique.
C'est même sur un trait de ce texte que je veux tout de suite attirer votre attention. A la lecture qui vient d'être faite, peut-être, vous êtes vous demandé pourquoi, à peu près vers le milieu de ce passage, on change de personne, au sens grammatical de ce mot. Jusque vers le milieu, en effet, il y avait une relative cohérence et puis, après avoir lu : "Ils rebâtiront les ruines-pour-toujours, les désolations [infligées aux] ancêtres, ils les relèveront, ils rénoveront les villes en ruine, les désolations [qui allaient] d'âge en âge", brusquement, nous lisons : "Se tiendront là des gens d'ailleurs et ils feront paître votre petit bétail". Nous continuons avec cette personne, la deuxième du pluriel, pendant quelque temps, et puis, brusquement, nous lisons "Au lieu de votre honte, le double, et [au lieu de] l'opprobre ils exulteront pour leur part. Aussi, sur leur terre, ils hériteront du double". Il semble que nous revenions à la façon de parler initiale. Mais une nouvelle fois il y a une rupture : "Oui, moi, IHVH, j'aime le droit, je hais le pillage fait avec perfidie". Nous n'en avons pas fini avec notre surprise. Avant de sortir de ce passage, c'est bien une première personne qui s'exprime, mais, nous sommes portés à penser que cette première personne n'est pas la même que celle qui s'exprimait précédemment : "Je serai dans l'allégresse, dans l'allégresse en IHVH. Mon âme se réjouira en mon Dieu". Plus on avance vers la fin, plus une nouvelle incertitude s'élève. En effet, les dernières phrases, à qui faut-il les attribuer : "Oui, comme la terre fait sortir ses germes, comme un jardin fait germer ses semences, ainsi le Seigneur IHVH fera germer la justice et la louange devant toutes les nations." ?
Ces observations nous amènent à poser une question très simple, qui nous conduira assez loin quand, tout à l'heure, nous allons tenter de lui apporter une réponse. Nous pouvons demander qui parle dans ce passage, et, en même temps, de qui parle-t-on.
Autre remarque liminaire qui nous conduit à soulever une deuxième question, elle aussi très importante. Nous pouvons pressentir qu'il y a un contraste entre, d'un côté, une situation de malheur, de misère et, d'autre part, une situation de bonheur. Ceci est matériellement marqué dans le passage que nous avons lu. Par exemple, nous observons un retour de la tournure "au lieu de" : "pour leur donner turban au lieu de cendre, huile d'allégresse au lieu de deuil, vêtement de louange au lieu de souffle affaibli," et encore plus bas : "Au lieu de votre honte, le double".
Bref, nous reconnaissons qu'il y a une transformation, un changement, et cette constatation nous conduit à poser une autre question, qui, elle aussi, nous conduira assez loin tout à l'heure : le bonheur annoncé est-il du même ordre que le malheur présent qui est vécu ? Plus précisément encore, peut-on établir une sorte de temps continu entre le malheur dont on part et le bonheur qui est prédit pour l'avenir ? Et, s'il n'y a pas de continuité, qu'est-ce que nous apprenons sur la rupture ?
Pour me faire encore mieux entendre, je soulignerai la difficulté qu'il y avait et qu'il y a toujours à traduire un poème comme celui-ci. La traduction que vous avez sous les yeux présente une abondance de futurs. Or, vous auriez pu lire une traduction qui rend beaucoup des termes futurs par des présents. Par exemple : "Ils rebâtiront les ruines-pour-toujours, les désolations [infligées aux] ancêtres, ils les relèveront". Dans une autre traduction, je lis : "Ils bâtissent les ruines de pérennité, ils relèvent les désolations des premiers, ils rénovent les villes en ruines, les désolations d'âge en âge".
Telles sont les questions avec lesquelles nous allons traverser pas à pas le texte que nous avons lu tout à l'heure.
*
Dès le départ, nous lisons l'affirmation d'une union entre celui qui parle et qui dit "moi" et, d'autre part, quelqu'un dont il parle et qui porte un nom imprononçable, que je me contente de traduire par "le Seigneur". Ils sont unis d'une façon très particulière, puisque le souffle du Seigneur Dieu est sur celui qui parle, et il y est comme peut pénétrer une huile, puisque le souffle de celui qui parle a été relevé par le souffle d'un autre, le Seigneur Dieu, parce que ce Dieu l'a « oint ».
Cette union, celui qui parle reconnaît qu'elle l'a institué dans une mission. "Pour faire une heureuse annonce aux humbles, il m'a envoyé". Nous verrons se répéter ce qui indique la destination dans laquelle il a été placé : "pour crier aux captifs", "pour crier..., pour réconforter..., pour mettre..., pour leur donner..."
Mission qui est de libération à l'égard de ceux qui, de façons diverses, sont diminués dans leur existence : "il m'a envoyé, pour panser les brisés de cœur, pour crier aux captifs ... et aux enchaînés ... pour réconforter tous les endeuillés, ... pour leur donner turban au lieu de cendre". En effet, cette mission, qui a pour caractéristique d'annoncer une libération, s'accompagne d'une transformation. Ceux qui recevront cette heureuse nouvelle passent à la joie : "pour leur donner turban au lieu de cendre, huile d'allégresse au lieu de deuil".
Allons plus loin. Cette mission a pour effet dernier de transformer ceux qui étaient diminués dans leur joie, d'en faire des êtres féconds, porteurs de fruits : "on leur criera : "Térébinthes de justice ! Plantation de IHVH pour s'en faire une splendeur !"" Cette dernière notation peut nous inviter tout de suite à nous placer vers la fin du passage. Nous en sortons sur l'affirmation d'une fécondité : "Oui, comme la terre fait sortir ses germes, comme un jardin fait germer ses semences, ainsi le Seigneur IHVH fera germer la justice et la louange devant toutes les nations."
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Revenons au point que nous avions quitté tout à l'heure. Les diminués, qui ont été transformés en porteurs de fruits, ouvrent un nouveau temps. "Ils rebâtiront les ruines-pour-toujours" (c'est la traduction que j'ai cru la moins mauvaise pour rendre ce qui était dans le texte original : des ruines immémoriales) "désolations [infligées aux] ancêtres", "désolations [qui allaient] d'âge en âge." Un nouveau temps s'instaure, un temps de renouvellement : "ils rénoveront les villes en ruine".
Ces diminués, transformés, porteurs de fruits, deviennent comme un centre. "Se tiendront là des gens d'ailleurs et ils feront paître votre petit bétail, des fils de l'étranger [seront] vos laboureurs et vos vignerons." C'est le moment où l'on passe à la deuxième personne du pluriel. Il leur est dit que tout va être polarisé sur eux. Ils deviennent le centre de tout l'univers habité, de la société tout entière.
Ils sont reconnus comme les desservants du Seigneur. Le passage commence par la reconnaissance d'une investiture. Et, de nouveau, voici un autre moment d’investiture : "Et vous," (à la différence des autres qui deviennent vos serviteurs) "vous serez criés - j'ai tenu à garder cette tournure très peu correcte pour une langue de prose : on criera à votre sujet - : "Prêtres de IHVH !", "Ministres de notre Dieu !" sera-t-il dit de vous."
"Notre Dieu" : voilà qui complique encore notre lecture. Non seulement il y a une rupture dans les personnes entre la troisième du pluriel, la deuxième du pluriel, la première du singulier ("oui, moi") mais ici nous entendons "Ministres de notre Dieu", comme aussi déjà nous avions lu "jour de vengeance pour notre Dieu !", le Dieu qui nous est commun. S'agit-il d'un Dieu qui est commun à celui qui parle et à celui auquel il s'adresse, ou bien, ne s'agit-il que du Dieu de celui qui parle, un Dieu, si je puis dire, qu'il partage avec d'autres, mais pas nécessairement avec les destinataires de son discours. Si j'insiste sur ce point, c'est qu'avant de sortir de ce texte, nous rencontrerons Dieu encore et, cette fois, il s'agira de la tournure suivante : "Mon âme se réjouira en mon Dieu", non plus "notre Dieu".
Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que ces destinataires de la parole de celui qui parle seront établis dans un état d'opulence. Tout ce qu'il pouvait y avoir de malheur sera oublié. Un régime de satiété, de plénitude va s'instaurer. "Au lieu de votre honte, le double, et [au lieu de] l'opprobre ils exulteront pour leur part" (nous revenons à la troisième personne du pluriel). Ils exulteront pour la part qui leur échoit. "Aussi, sur leur terre, ils hériteront du double. Pour eux il y aura joie-pour-toujours".
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Nous poursuivons par un discours à la première personne du singulier, mais, cette première personne ne renvoie pas à celui qui jusqu'alors parlait. Nous avions commencé à lire "Le souffle du Seigneur IHVH [est] sur moi" et, manifestement, ce "moi" n'était pas celui du Seigneur Dieu. Or, maintenant, c'est le Seigneur Dieu lui-même qui est censé prendre la parole : "Oui, moi, IHVH, j'aime le droit, je hais le pillage fait avec perfidie, Je donnerai leur récompense avec fidélité Et une alliance-pour-toujours je trancherai pour eux". Il parle pour affirmer sa droiture, sa rectitude. Et il affirme cette rectitude comme celle d'un être qui observe le droit.
Celui qui parle affirme sa fidélité perpétuelle dans une alliance, et une alliance qui unit l'univers entier, toutes les nations, autour de ce qui a été semé et qui a été béni par lui. "Leur semence sera connue parmi les nations et au milieu des peuples" seront connus leurs rejetons, "ceux qui en sortent" (j'ai préféré garder la brutalité du texte original). "Tous ceux qui les verront les reconnaîtront :" comme on reconnaît quelqu'un en lui donnant un nom : "Oui, eux, semence bénie de IHVH."
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Nous ne quittons pas la première personne, mais, à l'évidence, cette première personne ne renvoie plus au Seigneur. "Je serai dans l'allégresse, dans l'allégresse en IHVH. Mon âme se réjouira en mon Dieu". Celui qui parle ici avait été promis à donner une huile d'allégresse. C’est fait ! L'allégresse les a pénétrés, comme l'huile pénètre ou, plutôt, ils sont maintenant dans l'allégresse dans le Seigneur et dans la joie. Bref, à la première personne, quelqu'un proclame à son tour. Mais qui est-il ? Est-ce le même que celui qui parlait en commençant ce poème ? Ce n'est sûrement pas le Seigneur. En tout cas, celui qui parle proclame qu'il bénéficie d'une condition nuptiale, à la fois sacerdotale et nuptiale, dans son rapport avec le Seigneur, lequel, d'ailleurs, est devenu son Dieu : "Mon âme se réjouira en mon Dieu car il m'a enveloppé des habits de salut". Nous sommes bien loin de la captivité et des chaînes évoquées au début : "du manteau de justice il m'a vêtu, comme un époux fait le prêtre, en turban, comme une mariée se pare de ses atours." La cérémonie nuptiale de l'alliance est suggérée, et cette alliance est aussitôt commentée elle-même comme un fruit. Ce mariage, ces épousailles sont comme le fruit qui sort de la terre.
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Après cette traversée, je ne sais si nous y voyons plus clair ou si nous sommes davantage perplexes. Je vous laisse décider. Quoi qu’il en soit, je veux reprendre les deux questions par lesquelles nous avions commencé. Je vous rappelle la première : qui parle dans ce passage et de qui parle-t-on ?
Je vais vous faire une réponse qui va vous surprendre. Quand nous traversons ce passage en le lisant, comme nous l'avons fait, c'est-à-dire, en liant les uns aux autres les mots et les phrases, qui donc parle ? A la fois, et inséparablement, ceux qui le lisent et ceux qui l'écoutent. Vous me direz peut-être qu'en répondant ainsi, je fais une réponse qui vaut pour tous les textes que nous pouvons lire. Soit.
Mais – et ceci est particulier à ce texte -, ceux qui le lisent et qui l'écoutent font parler et aussi bien écoutent quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'autre dont, d'ailleurs, le nom n'est pas prononcé. Quelqu'un parle à la place d'un autre, au nom d'un autre. Celui qui parle, ceux qui parlent et ceux qui écoutent sèment dans la terre de leurs paroles une autre parole, qu'ils écoutent. Une fois cette parole semée et écoutée, chacun des auditeurs fera ce qu'il pourra avec cette parole qu'il a prononcée et dont il est le porteur.
Si vous voulez élargir le propos, disons qu'un texte comme celui-là nous apprend qu'il n'y a de parole qu'humaine, mais qu'il y a des paroles humaines dans lesquelles nous écoutons la parole d'un autre.
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Pour prolonger encore la réponse, et l'illustrer par le texte lui-même, je vais m'arrêter sur les moments où il y a "moi" : "Le souffle du Seigneur IHVH [est] sur moi" et, un peu plus loin, sur : "Oui, moi, IHVH," et, enfin : "Je serai dans l'allégresse," "Mon âme se réjouira en mon Dieu".
Chaque fois, c'est moi, mais chaque fois que quelqu'un dit "moi", nous apprenons de ce texte qu'il dit, à la fois, « moi et pas le Seigneur » mais aussi « moi et le Seigneur », parce que le Seigneur aussi peut dire moi. Chaque fois que quelqu'un dit moi, c'est à lui, qui parle, qu'il renvoie. Or, ce texte nous apprend que tout en renvoyant à lui qui parle, il renvoie aussi à un autre qui, sans supprimer son moi, dit moi.
Ce discours à la première personne, nous ne voyons pas, dans ce passage, que le moi le retourne vers le Seigneur. Nous lisons que le moi semble, à la fin de ce passage, avoir fait de "notre Dieu" "son Dieu". A deux reprises je vous le signalais, nous lisions "notre Dieu", et avant de sortir de ce passage, nous lisons : "Mon âme se réjouira en mon Dieu".
Bref, nous sommes conduits vers ce que j'appelle un accueil de foi, d’adhésion.
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Revenons à la deuxième question que j'avais formulée en commençant : le bonheur annoncé est-il de même ordre que le malheur présent qui est vécu ?
Le malheur présent, nous en sommes informés en des termes extrêmement précis. C'est "pour faire une heureuse annonce aux humbles" qu'il dit avoir été envoyé, pour envelopper d'un bandage "les brisés de cœur, pour crier aux captifs : "Libération !" et aux enchaînés : "Ouverture !"" Termes extrêmement précis, concrets, pour dire la détresse, la misère, celle d'un enfermement.
La libération consiste dans l'annonce et dans l'accueil de l'annonce. La libération, c'est d'entendre quelqu'un crier et proclamer : "Libération !... Ouverture !... Année-faveur pour IHVH !" Cette parole entendue libère.
Autrement dit, la foi de celui qui écoute est invitée à devenir une foi qui espère. Le bonheur, qui est présenté au futur, est attendu mais il est déjà présent dans l'attente.
La foi qui espère, la foi qui nous fait continuer à dire "notre Dieu" et même qui nous fait aller jusqu'à dire "mon Dieu" est aussi la foi qui nous fait entendre Dieu prononcer ces paroles sur nos propres lèvres : "Oui, moi, IHVH, j'aime le droit". Or, cette foi est à situer entre illusion et perversion.
Je m'explique. Il y aurait illusion si nous prenions les captivités, les chaînes dans lesquelles nous restons, comme des moments de bonheur et cette illusion s'accompagnerait d'une perversion si nous disions : il suffit que j'attende pour être heureux ! il n'y a qu'à se satisfaire d'entendre annoncer "libération... ouverture... année-faveur", pour se considérer comme libéré ! Vous sentez aussi qu'un pas de plus peut être fait, qu’on peut passer de l'illusion à la perversion franche et déclarer : délices que mes chaînes ! bonheur suprême que cette incarcération dans laquelle je me trouve !
Voilà pourquoi tout à l'heure je vous disais : le bonheur annoncé est-il du même ordre que le présent vécu ? Non ! Il n'est pas du même ordre. Car le futur annoncé est reçu, et il est reçu dans l'écoute que nous lui portons. Cette écoute sera ou une écoute de foi ou une écoute dans l'illusion ou dans la perversion. C'est dans l'oreille, c'est dans le cœur de qui écoute que tout se joue.