Un pauvre du nom de Lazare...
«Il était un homme riche et il se revêtait de pourpre et de lin fin, festoyant chaque jour splendidement. Un pauvre du nom de Lazare gisait près de son portail, tout couvert d'ulcères et désirant se rassasier de ce qui tombait de la table du riche, mais les chiens mêmes, venant, léchaient ses ulcères. Il arriva que le pauvre mourut et qu'il fut emporté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche aussi mourut, et il fut enseveli. Et dans l'Hadès, ayant levé ses yeux, étant dans les tortures, il voit Abraham de loin et Lazare dans son sein. Lui, ayant appelé, dit : «Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare pour qu'il trempe le bout de son doigt dans de l'eau pour qu'il rafraîchisse ma langue, parce que je suis tourmenté dans cette flamme. Mais Abraham dit : «Enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement les maux ; maintenant, ici, il est consolé, et toi, tu es tourmenté. Et, dans tout cela, entre nous et vous un grand abîme se trouve fixé, en sorte que ceux qui veulent passer d'ici chez vous ne le puissent, et qu'on ne traverse pas non plus de là-bas chez nous.» Il dit : «Je te prie donc, père, de l'envoyer dans la maison de mon père, car j'ai cinq frères, en sorte qu'il leur porte son témoignage, pour qu'ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de la torture.» Et Abraham de dire : «Ils ont Moïse et les Prophètes ;qu'ils les écoutent !» Mais il dit : «Non, père Abraham, mais si quelqu'un de chez les cadavres fait route vers eux, ils se repentiront.» Mais il lui dit : «S'ils n'écoutent pas Moïse et les Prophètes, même si quelqu'un, sortant des cadavres, se relève, ils ne seront pas convaincus.»
Voilà une histoire qui donne à penser et qui, si nous le voulons bien, peut aussi donner à croire. Mais pour que de cette histoire nous fassions naître de la foi, il importe moins de se demander si elle est arrivée ou si elle arrivera que d'observer par quel chemin nous passons nous-mêmes quand nous la lisons. Car l'intérêt de cette histoire n'est pas dans sa réalité mais dans sa vérité. Il nous faut donc tenter de dire cette vérité avec des mots qui seront pris à cette histoire, mais qui la tourneront vers nous, vers la lumière sur nous-mêmes qui nous manque encore mais qui peut nous en venir. Alors il ne nous restera plus (mais c'est peut-être le plus important, que nous ne ferons certainement pas ce soir !) il ne nous restera plus qu'à changer encore la vérité de cette histoire en amour. Alors cette histoire se sera transformée en l'aliment qui nous fait tous vivre. Comme du blé, elle sera devenue du pain !
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«Il était un homme riche... Un pauvre du nom de Lazare». Un riche d'un côté, un pauvre de l'autre. Un homme riche, anonyme, un pauvre, qui a un nom, et pas n'importe quel nom : Lazare, c'est-à-dire «Dieu-aide».
Ce riche «se revêtait de pourpre et de lin fin» : son corps était couvert, enveloppé, non seulement hors d'atteinte, mais paré. Le pauvre du nom de Lazare, lui, il est «couvert» mais «d'ulcères».
Le riche festoyait «chaque jour splendidement». Il regorgeait d'euphorie. Rien ne lui manquait. Le pauvre, au contraire, est bien loin d'être rassasié, puisque son désir - car, lui, il désire, il manque de quelque chose ! - son désir est de «se rassasier de ce qui tombait de la table du riche». Mais la seule société qu'il ait, ce n'est pas une société par en haut, c'est une société par en bas, si je puis dire : «mais les chiens mêmes, venant, léchaient ses ulcères».
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Comment apprécier cette antithèse ? Observons en tout cas que cette antithèse nous interdit, telle qu'elle nous est présentée, d'y introduire quelque sentiment que ce soit. S'il y a antithèse, elle n'est pas entre les sentiments, dont nous ne savons rien, mais entre les situations, ce qui n'est pas la même chose. Et ce que nous pouvons nous demander, c'est si cette antithèse rapproche ou si elle éloigne ceux qu'elle oppose.
«Un pauvre du nom de Lazare gisait près de son portail». Il y a entre eux une porte, un accès. Mais, manifestement, cet accès n'est pas franchi. Il n'est pas même franchi par ce qui pouvait tomber de la table du riche. Aussi d'emblée, quand nous entrons dans ce passage, nous pouvons nous dire : «Sont-ils ensemble ou pas ensemble ? Est-ce qu'ils sont l'un avec l'autre ou juxtaposés l'un à l'autre ? Proches l'un de l'autre ou éloignés l'un de l'autre ?» Nous le sentons bien, ces questions sont embarrassantes car selon le sens que nous donnons à chacune de ces questions, nous pouvons répondre soit par oui, soit par non. Ils sont proches selon l'espace, oui, mais ils sont éloignés pour la seule raison que, de l'un à l'autre, il n'y a pas de communication, il n'y a pas de relation.
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Heureusement, dans cette situation un événement se produit. «Il arriva que le pauvre mourut et qu'il fut emporté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche aussi mourut, et il fut enseveli.» L'événement est le même. Les voilà rapprochés par un événement : l'événement de mourir. «Il arriva que le pauvre mourut... Le riche aussi mourut». Les voilà enfin ensemble. Ensemble ? Ce n'est pas sûr car le pauvre meurt et «il fut emporté par les anges dans le sein d'Abraham». Le pauvre entre dans un circuit de haute communication. Il est emporté par les spécialistes de la communication, les anges, dans le sein d'Abraham. Comme nous sommes loin du portail par lequel rien ne passait tout à l'heure ! Le voilà dans le sein d'Abraham.
Le mort qu'est le riche connaît un tout autre sort. Il n'entre pas dans le monde de la haute communication. «Le riche aussi mourut, et il fut enseveli». Sa seule société, c'est le tombeau, la terre.
«Et dans l'Hadès, ayant levé ses yeux, étant dans les tortures, il voit Abraham de loin et Lazare dans son sein.» Dans ce moment, quelque chose comme une communication se fait, celle qui tout à l'heure n'était même pas mentionnée. On ne nous disait pas que le riche voyait le pauvre. Pas davantage d'ailleurs, on ne nous disait que le pauvre voyait le riche. Le pauvre mort, le riche, qui a des yeux et qui voit, mais de loin, Lazare, dans le sein d'Abraham, le voit alors qu'il est lui-même dans les tortures. Retournement de la situation, mais un retournement qui n'est pas absolument symétrique. Retournement dans la mesure où la détresse, qui était tout à l'heure chez le pauvre, est maintenant chez le riche mort. Mais il y a une dissymétrie dans la mesure où il y a cette vision, ce regard, cette relation, la relation des yeux du riche vers le pauvre : pas plus que cela !
«Lui, ayant appelé, dit : "Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare pour qu'il trempe le bout de son doigt dans de l'eau pour qu'il rafraîchisse ma langue, parce que je suis tourmenté dans cette flamme".» Voilà enfin qu'il y a une autre communication, celle de l'appel, de la parole. Jusqu'à la fin de ce passage, nous ne cesserons pas d'avoir à traverser des paroles. C'est une parole d'appel, de quelqu'un qui demande d'être reconnu pour ce qu'il est. «Père Abraham» : paroles d'un fils qui s'adresse à son père. Paroles qui demandent ce type de réponse bien particulier qu'est la miséricorde : «aie pitié de moi», et qui renchérit encore, comme si l'important était précisément que de la communication s'établisse : «et envoie Lazare». Qu'il envoie «Dieu-aide» ! Pourquoi ? Pour qu'un contact s'établisse, non plus celui des yeux, non pas même celui de la parole seulement, mais celui du toucher : «pour qu'il trempe le bout de son doigt dans de l'eau pour qu'il rafraîchisse ma langue». La langue ! Il est en train de s'en servir, cette langue, qui lui permet d'entrer en communication ! Tout à l'heure, les chiens venaient lécher les ulcères : les flammes lèchent maintenant : «parce que je suis tourmenté dans cette flamme».
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«Mais Abraham dit : "Enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement les maux ; maintenant, ici, il est consolé, et toi, tu es tourmenté. Et, dans tout cela, entre nous et vous un grand abîme se trouve fixé, en sorte que ceux qui veulent passer d'ici chez vous ne le puissent, et qu'on ne traverse pas non plus de là-bas chez nous".»
«Enfant». Il avait dit «père». Abraham ne lui répond pas fils. Sans doute est-il son enfant, mais est-il vraiment son fils ? «Souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie». Lazare, lui, comme il n'avait rien, on ne peut pas parler de lui avec le moindre possessif. On dit simplement «et Lazare pareillement les maux». Tu as reçu ce qui était à toi. Lazare, il a reçu, oui, mais quelque chose qui n'était pas à lui, quelque chose qui ne lui appartenait pas vraiment.
«Maintenant, ici, il est consolé, et toi, tu es tourmenté». Gardons-nous d'employer des mots qui nous fourvoieraient. Gardons-nous, par exemple, d'employer un mot comme celui de châtiment. Pourquoi faut-il nous en garder ? Tout simplement parce que le texte que nous lisons ne nous le suggère pas. Ce qu'il nous montre, en revanche, c'est un retournement de la situation. Le tourment a changé de place. Ce n'est plus le même qui est tourmenté, mais quelque chose est demeuré. C'est l'absence de communication.
«Et, dans tout cela, entre nous et vous un grand abîme se trouve fixé». Expression étrange : nous n'aurions pas l'idée de parler de fixité à propos d'un abîme. Le portail qui pouvait être franchi est devenu un abîme et désormais on ne peut plus rien y changer. Ce qui aurait pu se faire à travers le portail ne peut pas se produire, du fait de l'abîme établi : «en sorte que ceux qui veulent passer d'ici chez vous ne le puissent, et qu'on ne traverse pas non plus de là-bas chez nous.» Nous avons remarqué le passage au pluriel. Tout à l'heure, il s'agissait simplement d'une demande : que Lazare «trempe le bout de son doigt dans de l'eau pour qu'il rafraîchisse ma langue, parce que je suis tourmenté dans cette flamme». Maintenant, manifestement, le pauvre fait corps avec Abraham, dans le sein de qui l'autre le voit. Et lui-même, ce riche, il a aussi une sorte de corps au-delà du sien propre, il fait corps avec tous les autres qui sont avec lui : «ceux qui veulent passer d'ici chez vous ne le puissent, et qu'on ne traverse pas non plus de là-bas chez nous».
Peut-être en ce point nous saisissons que nous ne nous trompions pas tout à l'heure, en reconnaissant que ce qui manquait, ce n'était pas tant ce qui aurait pu tomber de la table du riche mais qu'en tombant, quelque chose ait au moins établi un contact, un rapport, une communication. L'objet manquant, ce n'était pas la nourriture - comme si, au fond, le pauvre ne vivait pas seulement de nourriture -, mais ce que ce riche en enfer maintenant découvre comme sa nourriture : la communication même. Mais c'est précisément ce qui n'existe plus.
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Il reste que, puisqu'on lui a parlé au pluriel, il découvre en effet qu'il a des frères : il se souvient qu'il n'est pas seul. Aussi, dit-il, après cette déclaration d'Abraham, le père : «Je te prie donc, père, de l'envoyer dans la maison de mon père, car j'ai cinq frères, en sorte qu'il leur porte son témoignage, pour qu'ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de la torture.»
«Je te prie donc, père, de l'envoyer dans la maison de mon père». Le père Abraham : le riche appelle encore pour un envoi (c'est toujours de cela qu'il est question : une mise en contact), un envoi de Lazare, de «Dieu-aide», dans la maison de son père. Le riche n'oublie pas que la maison de son père a un accès ouvert, quelque chose comme un portail. La maison de son père, où se trouvent ses cinq frères, est une maison accessible. Et à quoi ses habitants pourraient-ils être accessibles ? A un acte de parole : «en sorte qu'il leur porte son témoignage», qu'il leur dise quelque chose pour que, s'ils ont un chemin à faire, ce ne soit pas celui qui conduit jusqu'ici : «pour qu'ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de la torture.» Quelle est la torture ? L'incommunication.
«Et Abraham de dire : "Ils ont Moïse et - les spécialistes de la communication, au-delà de la loi qui établit la communication sont ceux qui parlent, ceux qui parlent à la place de - les prophètes".» Donc, «qu'ils les écoutent !» Ils ont tout ce qu'il leur faut. Ils sont sur un espace où la communication est reine. «Ils ont Moïse et les Prophètes ; qu'ils les écoutent !»
«Mais il dit : "Non, père Abraham, mais si quelqu'un de chez les cadavres fait route vers eux, ils se repentiront".» L'épais, le grossier matérialiste ! Pour lui, la communication, c'est le retour d'un cadavre à la vie, parmi les vivants. «Si quelqu'un de chez les cadavres fait route vers eux, ils se repentiront.» Jusque dans sa demande, le riche qui pourtant avait bien perçu à un moment que ce qui lui manquait le plus, c'était la communication, maintenant, il la ramène au passage d'un cadavre vers le monde des vivants.
Abraham ne supporte pas. «Mais il lui dit : "S'ils n'écoutent pas Moïse et les Prophètes, même si quelqu'un, sortant des cadavres, se relève, ils ne seront pas convaincus".» L'important n'est pas qu'un cadavre se relève et vienne chez eux car, si même un cadavre se relève et vient chez eux, s'il leur manque de quoi entendre ce qui arrive, le cadavre restera cadavre. Il sera peut-être chez eux, et vivant, mais la communication ne sera pas établie.
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Voilà le trajet que nous faisons, sans peut-être nous en apercevoir, quand nous lisons ce passage. Essayons maintenant d'en tirer quelque profit, mais en restant tout proches des mots qui nous ont servi à faire ce trajet, en utilisant ces mots, mais juste ce qu'il faudra pour accéder à de la vérité.
Je vous propose ceci.
La mort comme état est un révélateur. Elle révèle quoi ? Ce que la vie comme état cache. Pourquoi la mort est-elle un révélateur et pourquoi la vie est-elle un cache ? Parce que la mort est une rupture, un éloignement, une séparation. Avec la mort, qui que l'on soit, riche ou pauvre, on part de là où l'on était. La vie, elle cachait, sous une proximité apparente des vivants, un éloignement absolu, une absence totale de communication entre eux. Autant dire que la vie cachait à l'intérieur d'elle-même un état de mort. Et c'est bien pourquoi, quand la mort survient comme un événement, elle fait apparaître la contradiction qui s'était établie dans le cours de la vie. Mais, dans le même temps, la mort, fait apparaître la vérité de la vie. Et la vérité de la vie consiste en la communication elle-même entre les vivants.
Au fond, tout s'éclaire pour peu qu'on distingue entre, d'un côté, la vie et la mort, conçues comme des temps qui se suivent, sans nul retour possible en arrière et, d'autre part, la vie et la mort, mais conçues cette fois-ci comme des façons d'être, comme des manières d'exister, qui sont incompatibles entre elles, sinon par suite d'une violence, telle que nous avons pu la voir dès le début de cette histoire. Car il ne devrait pas y avoir de place pour l'absence de communication dans le temps de la vie et, si une telle absence de communication se rencontre dans le temps de la vie, il y a une contradiction portée à la vie elle-même, à la vie entendue comme façon d'être, manière d'exister. Alors, que reste-t-il à faire ? Il reste à la vie, à la vie entendue comme façon d'être, comme manière d'exister, à se réfugier dans la mort, dans le temps de la mort, là où la vie comme façon d'être, ne rencontre plus de contradiction, pas plus d'ailleurs que la mort, comme façon d'être, ne rencontrera de contradiction. Dans le temps de la mort, la mort est à sa place et la vie aussi est à la sienne.
Comment dès lors supprimer la contradiction qui, présentement, règne dans le temps de la vie ? Comment supprimer la contradiction qui habite le temps de la vie et en fait un temps d'absence de communication ? Est-ce par la venue d'un mort, de quelqu'un qui viendrait du temps de la mort vers le temps de la vie ? Non ! Pourquoi ? Parce que l'ordre du temps est irréversible. Le remède ne peut donc pas consister en un bouleversement, impossible, de la succession des temps. Le remède ne peut pas consister en une occupation du temps de la vie par le temps de la mort. Alors, en quoi consiste le remède ?
Le remède consiste, pendant le temps de la vie lui-même, en une transformation de la façon d'être, de la manière d'exister qu'est l'absence de communication, en une autre façon d'être, qui est l'établissement de la communication. Le remède est dans le passage de l'absence ou du refus de l'écoute à la présence et à l'acceptation de l'écoute. Car la parole, elle est là, présente dans la vie elle-même, en attente d'être écoutée, elle est là comme en souffrance, chez Moïse et les Prophètes, comme aussi dans la personne du pauvre nommé «Dieu-aide». Dans les deux cas, qu'il s'agisse de Moïse et des Prophètes ou qu'il s'agisse de Lazare, «Dieu-aide», Dieu lui-même vient au secours de quiconque est en péril de souffrir jusqu'à la torture de ne pas communiquer. Mais celui qui souffre jusqu'à la torture de ne pas communiquer risque de ne pas connaître son malheur.
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Tel est du moins le sentiment d'Abraham. Oui ! Car cette histoire constitue comme une profession de foi d'Abraham, mais une profession de foi en acte. Que croit-on ici ? On croit que la vérité, celle qui fait vivre à jamais, réside dans la communication ; que le désir de cette communication, comme nous le voyons chez le pauvre, représente dès à présent, la vérité la plus vraie, si je puis dire, de l'existence humaine, tandis que l'absence d'un tel désir fait déjà que celui qui s'y abandonne est un mort.
En quoi consiste la foi d'Abraham, la foi selon Abraham ? Elle consiste à dire que tous ceux qui sont venus après Abraham jusqu'à nous, et y sont reçus comme des autorités, ne proclament rien d'autre que cette vérité, et que la venue d'un homme, surgi d'au-delà de la mort, ne serait elle-même qu'un prodige dépourvu de toute signification pour quiconque n'aurait pas déjà adhéré au credo d'Abraham. Au fond, sa richesse a empêché le riche de concevoir même que le prix de la vie résidait dans la communication avec autrui. Il a placé ce prix dans l'obtention de biens. Des biens, il en a obtenus, et ils sont à lui. Il n'a même qu'eux, mais il a méconnu qu'il y a quelque chose qui ne s'obtient pas par la richesse, mais par le seul désir de vivre. Le riche ne se connaît des frères que plus tard, quand il a reconnu qu'il avait un père et que ce père se nommait Abraham, mais il est trop tard.