JEAN XII, 44-50

" Jésus affirmait avec force : `Celui qui croit en moi, ce n'est pas en moi qu'il croit, mais en Celui qui m'a envoyé..."

Jésus s'efface. Tout se passe comme si la foi, comme si croire ou, aussi bien, voir ou même écouter était plus ou mieux ou plus important que lui-même, que sa personne, en qui l'on croit, que l'on voit, que l'on écoute.

Qu'y a-t-il donc de plus, de mieux ou de plus important que la personne de Jésus ?

Jésus lui-même nous répond: " Celui qui m'a envoyé ... Le Père Lui-même qui m'a envoyé... "

Ainsi Jésus dirige-t-il notre attention non seulement vers le Père mais, plus radicalement encore, vers le geste accompli par Celui-ci. Nous n'avons pas à chercher plus loin, plus profond que la lumière dans laquelle Il nous a plongés et qui a dissipé toutes les ténèbres.

Car ce fut un événement. Nous sommes en lui comme nous appartenons à une conversation lorsque quelqu'un, le premier, nous a adressé la parole : " Si quelqu'un entend mes paroles et n'y reste pas fidèle... " Ainsi s'exprime Jésus. Allons-nous donc méconnaître, mépriser notre appartenance à une alliance qui nous sauve ? Allons-nous prononcer notre propre condamnation ? Car, déclare Jésus, " ... moi, je ne les jugerai pas, car je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver. "

Croire, voir, écouter, la foi, la lumière, la parole entendue, voilà ce qui fait vivre déjà pour toujours. Le commandement d'appeler à croire, à voir, à écouter la parole, Jésus l'a reçu, il l'accomplit. Il ne fait rien de plus, mais il fait tout cela, et c'est beaucoup. Ainsi, en effet, c'est la vie éternelle qui est mise à notre portée, qui pénètre notre vie mortelle. Refuserons-nous de l'accueillir, d'en reconnaître la présence, comme si déjà nous étions morts, comme si le dernier jour était déjà venu ?

Guy LAFON (20-04-05)